In occasione dell'uscita del film di Shola Lynch, Free Angela & All Political Prisoners, è stata pubblicata da L' Express un'interessante intervista ad Angela Davis, J'étais devenue un symbole à détruire. Ho cominciato a tradurla, ma poiché la cosa rischia di andare un po' per le lunghe (il tempo a disposizione per Marginalia si restringe sempre più), intanto la segnalo per le/i francofone/i: potete leggerla qui
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mercoledì 3 aprile 2013
mercoledì 7 novembre 2012
Obama e le magliette con Malcom X
Sostanzialmente pensiamo ancora quanto scrivevamo il 5 novembre del 2008, il giorno che Barack Hussein Obama divenne il quarantaquattresimo presidente a stelle e strisce e questi anni hanno confermato - a partire dalla mancata chiusura di Guantanamo - che non c'erano troppe illusioni da farsi, come lucidamente ha ricordato recentemente anche Angela Davis. Resta il fatto che sono contenta, anche se probabilmente lo sono più della sconfitta di Romney - integralista, anti-immigrazione, anti-femminista, omofobo ...- che della vittoria di Obama. Per non parlare degli accoliti di Romney, alcuni dei quali durante questi mesi di campagna elettorale, hanno esibito magliette con frasi del tipo "Put the White back in the White House". E noi, se dobbiamo proprio scegliere, preferiamo indubbiamente le magliette con Malcom X.
venerdì 5 ottobre 2012
Ahmed Shawki / Black and Red. Les mouvements noirs et la gauche americaine 1850-2010
Black Liberation and Socialism di Ahmed Shawki è un altro di quei libri che avrei voluto leggere e non ho mai trovato il tempo di farlo. Nell'attesa (che sarà lunga per svariati motivi) leggo (e vi segnalo) la prefazione alla recente edizione francese del volume, edita da Syllepse, Black and Red. Les mouvements noirs et la gauche americaine 1850-2010, pubblicata da Entre les lignes entre les mots, sempre ricco di notizie
venerdì 27 aprile 2012
giovedì 19 aprile 2012
Elizabeth Catlett / Ad memoriam
A qualche settimana dalla morte un ricordo di Elizabeth Catlett (1915-2012), splendida artista/attivista, autrice tra l'altro di significative opere ispirate da celebri figure del movimento di lotta africano-americano come Harriet Tubman, Phillis Wheatley e Malcom X. Via Le Beau Vice, il bel blog di Elisabeth Lebovici. Grazie a Giovanna Zapperi (con baci) per la segnalazione.
venerdì 7 ottobre 2011
The Black Power Mixtape 1967-1975
Kathleen Cleaver in una foto tratta dal film documentario The Black Power Mixtape diretto da Göran Olsson e premiato al Sundance Film Festival 2011. Con lei, tra le/gli altre/i, Danny Glover, Harry Belafonte, Erykah Badu, Ahmir-Khalib Thompson, Talib Kweli, Angela Davis, Bobby Seale, Stokely Carmichael
giovedì 21 ottobre 2010
Angela Davis e Yuri Kochiyama: conversazione su vita, lotte e liberazione
Trailer di Mountains That Take Wing: Angela Davis & Yuri Kochiyama - A Conversation on Life, Struggles & Liberation, un film/documentario di C. A Griffith (tra i suoi film The Life & Work of Audre Lorde) e H. L. T. Quan.
lunedì 1 settembre 2008
"Sexe" et "race" entre réalité et métaphore: la force et la faiblesse de la comparaison

En 1976, Dacia Maraini, écrivaine et militante féministe, tourne le documentaire Le ragazze del Capoverde [1] qui tentait une analyse de l’exploitation des femmes africaines employées comme main-d’œuvre à bas prix par les familles de la bourgeoisie romaine. C’est en effet au début des années 1970 que – souvent par l’intermédiaire d’associations catholiques –, les premières femmes migrantes, provenant des pays latino-américains, du Cap-Vert et quelques années plus tard des Philippines, arrivent en Italie pour faire les colf [2]. Parallèlement, des femmes érythréennes arrivent également, leur principal canal d’arrivée étant celui des familles des ex-colons italiens (Favaro, 1993 : 66). Ce premier processus migratoire, bien que plus récent par rapport à d’autres pays européens comme la France ou l’Allemagne, présente la particularité d’être déjà caractérisé dès cette phase initiale par une forte présence de femmes et surtout, par l’arrivée de migrantes seules qui prennent peu à peu la place jadis occupée par les femmes provenant des régions les plus pauvres d’Italie (les régions méridionales et l’aire vénitienne) [3]. En dépit de cette réalité, la question de la « race » et de son articulation avec le « sexe » est davantage évoquée dans le féminisme italien des années 1970 par l’analogie entre la situation des femmes et celle des autres groupes d’opprimés, en particulier les « Noirs », que par cette présence réelle. L’analogie femmes-Noirs n’est pas exclusive du féminisme italien des années 70. Elle a, au contraire, joué un rôle décisif dans les mouvements féministes, en particulier dès le XIXe siècle aux Etats-Unis, où les liens entre la lutte des femmes pour le vote et celle des abolitionnistes furent très forts. Ces luttes ont en effet eu une histoire quasi parallèle, bien que parfois conflictuelle (Davis, 1982 ; Dhavernas et Kandel, 1983 ; Dorlin, 2005). Le parcours de Sojourner Truth en est emblématique, elle qui, dans son fameux plaidoyer pour la libération des femmes à la convention d’Akron en 1851, fait « l’irrésistible démonstration de l’articulation entre esclavagisme, racisme, domination de classe et stéréotypes féminins » (Basch, 1997 et 1999). Convaincue que la libération des femmes allait de pair avec la libération des Noirs, cette femme – ex-esclave, militante abolitionniste et féministe – a fait l’expérience sur sa propre peau du racisme des féministes « blanches » ainsi que du sexisme des hommes, les « blanc-he-s » abolitionnistes et les frères « noirs ». Son parcours dramatique montre, dans la fragilité de la « sororité » et de la fraternité de « race », que la commune appartenance (de « sexe », de « race ») ne garantit pas la solidarité. Un siècle plus tard, avec le néo-féminisme des années 70, la comparaison entre la situation des Noirs et celle des femmes s’affirme comme une référence majeure qui va jusqu’à laisser des traces dans les pratiques et le langage des nouveaux mouvements féministes. Ainsi, la pratique de la non-mixité compte, parmi ses sources les plus significatives, la lutte des Noirs du Black Panther Party , tout comme plusieurs expressions, telles que Women Power (Black Power), Male Supremacy (White Supremacy), Aunt Thomasina (Uncle Tom) (Décuré, 1974 : 455). Même le terme de « sexisme », qui nous paraît aujourd’hui auto-évident, n’existait pas il y a quelques décennies : forgé au cours des années 60 dans le contexte du féminisme nord américain, sur le modèle du terme de « racisme » (Dhavernas et Kandel, 1983), ce concept s’est ensuite étendu au niveau international, d’abord dans les écrits militants – où il remplace des termes comme « chauvinisme mâle », « racisme contre les femmes », « sexephobie » ou « mysoginie » – et ensuite dans les dictionnaires et dans le langage courant et savant. En soulignant le parallèle entre les mécanismes de l’oppression raciale et sexuelle, les féministes (d’abord nord-américaines puis européennes) entendaient démontrer que, dans les deux cas, des arguments de type biologiques (appuyés sur des différences physiques perceptibles : la couleur de la peau, le sexe) étaient employés afin de légitimer des systèmes de discrimination, de subordination, de dévalorisation. A ce moment, les groupes féministes visaient leur légitimation, moyennant un rapprochement vers le plus solide antiracisme de la gauche. Dans les années suivantes, la comparaison entre sexisme et racisme s’intensifie, au fur et à mesure que les mouvements de lutte des Noirs acquièrent une plus grande visibilité. Plusieurs mouvements féministes révolutionnaires se réfèrent à l’expérience des mouvements de lutte afro-américains, dans laquelle Malcom X représente une figure fondamentale [4]. Nombre de textes parmi les plus importants et connus de la période, reprennent ce thème à l’intérieur et hors des Etats-Unis, à partir de « Woman’s Estate » (Mitchell, 1966) et de « The Dialectic of Sex » (Firestone, 1970) – traduits en Italie respectivement en 1972 et 1971 – jusqu’aux publications militantes. En France, par exemple, dans le très célèbre numéro de Partisans « Libération des femmes. Année zéro », les références au binôme « sexe »/ »race » sont fréquentes dès la présentation où non seulement on relève la « communauté d’oppression » existant entre les femmes et les Noirs mais aussi le lien entre la force du mouvement féministe nord-américain et la présence simultanée d’un fort mouvement de lutte des Noirs qui, par la pratique du séparatisme [5], avait forgé un outil de lutte décisif (Partisans, 1970 : 3-8). D’autre part, Christine Delphy soulignait, dans une optique anti-essentialiste, l’importance de cette comparaison dans la genèse de L’ennemi principal, un des textes clé du féminisme français des années 1970, qui connut en Italie au moins deux traductions [6] :
« J’ai, dans un premier temps, eu l’intuition que l’oppression des femmes est politique […] Je me suis mise à comparer dans ma tête la situation des femmes à la situation des Noirs, à la situation des Juifs, c’est-à-dire à des oppressions dont, à l’époque, la plupart des gens reconnaissaient qu’elles étaient des constructions sociales et ne devaient rien à la constitution physique des individus qui constituent ces groupes. Alors j’ai conçu l’oppression des femmes comme étant du même ordre » (Delphy, 1988 : 55-57).
Le féminisme italien des années 1970 reprend à son tour la référence au couple « sexe/race », comme le témoigne, de manière emblématique, la couverture de la quatrième édition d’un ouvrage d’une grande importance historique : « La coscienza di sfruttata » (Abbà et al., 1977), figurant la silhouette d’Angela Davis menottée [7]. Les thèmes de l’oppression et de l’exploitation des femmes par le système patriarcal, développés dans ce livre – traduit en français par Des femmes en 1974 avec le titre Etre exploitée –, sont ainsi symbolisés par la superposition de « femme » et « Noire » (Perilli, 1999). La première référence au binôme « sexe/ race » dans un texte féministe italien date de 1970 : elle est mentionnée dans « Sputiamo su Hegel », un des textes les plus célèbres du groupe Rivolta femminile. Dans ce texte, en développant à l’extrême le thème, fondamental pour la quasi-totalité des féminismes de la période, de l’oppression commune des femmes par le patriarcat (les femmes constituent une classe – ou une caste – par delà les classes sociales, en raison de leur fonction commune de reproductrices, d’éleveuses d’enfants et de travailleuses ménagères), Lonzi affirmait : « l’homme noir est égal à l’homme blanc, la femme noire est égale à la femme blanche" (Lonzi, 1970 : 21). Ici, l’analogie entre sexe et « race » figure dans la forme limite d’une dénégation qui permet d’assurer le caractère fondamental de la différence sexuelle [8]. L’association entre « sexe » et « race » est à l’époque systématique, même si elle est hétérogène. On la retrouve depuis le titre de la revue du groupe Anabasi, Donne è bello – titre évidemment emprunté au slogan du Black Power « Black is Beautiful » [9]–, jusqu’au nom de l’un des groupes féministes actifs à Bologne au milieu des années 1970, les Pantere Rosa, nom qui, même par sa prise de distance ironique, signale la persistance du modèle révolutionnaire des Black Panthers. Ce sont donc des « contaminations sémantiques et politiques » (Baeri, 1997 : 16) qui, comme dans le cas du manifeste pour la liberté d’avortement Donne è bellum [10] du collectif Zizzania, marquent aussi le passage entre la phase de revendication des droits civils à la lutte révolutionnaire par le choix même d’un langage belliqueux comme dans le dernier exemple mentionné. Il serait tout à fait nécessaire de reconstruire plus en détail les canaux d’arrivée de cette thématique en Italie et, notamment, les rapports internationaux du mouvement féministe italien – principalement avec les Etats-Unis et la France au début des années 70 – ainsi que les traductions et la circulation des matériaux concernant ce thème. Si l’un de ces canaux a été le Parti radical [11], des féministes ont aussi joué un rôle majeur et notamment Maria Teresa Fenoglio et Serena Castaldi. La première, militante féministe à Turin, collabore avec des autres femmes à la rédaction de Comunicazioni rivoluzionarie (Cr)[12]. Celui-ci était un groupe – avec des sièges à Turin, Milan, Rome et plus tard à Boston – qui offrait un service de ronéotype aux autres organisations de la nouvelle gauche. Il se proposait également de diffuser en Italie des informations sur les luttes révolutionnaires aux Etats-Unis et vice-versa (Zumaglino, 1996). Les femmes du collectif traduisaient des textes tirés des journaux de l’underground nord-américain en particulier sur les luttes des Black Panthers [13] et des luttes contre la guerre du Vietnam qui étaient publiées dans le Note de Cr. A partir de septembre 1970, Fenoglio – qui peu après va à Boston pour travailler dans le siège local du groupe– et les autres femmes de la rédaction publient un supplemento donne [14], supplément bimensuel où seront traduits articles et notices du mouvement féministe nord-américain, parmi lesquels des manifestes des Black Panthers sur les droits des enfants et les luttes des femmes noires dans les hôpitaux. La deuxième, Serena Castaldi, militante de Anabasi a certainement joué un rôle important en introduisant en Italie à son retour des États-Unis les premiers textes sur la pratique de consciousness-raisin. Anabasi, en 1972, publie le déjà cité Donne è bello où les références à cette analogie sont nombreuses et hétérogènes. Cette publication, qui a eu une large diffusion militante, contenait de nombreuses traductions : L’ennemi principal, un article de Monique Wittig (« Lotta per la liberazione della donna ») qui établissait l’analogie femmes-Noirs, ainsi que plusieurs articles du féminisme nord-américain, en grande partie tirés du recueil des Radical Feminists, « Notes from the First, Second, Third Year ». L’unique voix des militantes noires dans Donne è bello est la fameuse réponse des Sœurs à l’appel lancé des Frères du Black Unity Party de Peekskil [15]. Mais cette voix était sans « contexte de signification » (Passerini, 2005 : 192) puisque la partie dédiée au Black Feminism de « Notes from the Third Year » n’eut pas de traduction italienne. Parmi les contributions italiennes, la comparaison entre femmes et Noirs est reprise – sur le modèle de « A kind of memo », l’un des textes précurseurs du féminisme nord américain des années 60 (King et Casey, 1964) [16] – dans « Non c’è rivoluzione senza liberazione della donna »[17], daté de décembre 1970 et dejà publié par le Supplemento donne de Cr [18] – du groupe Cerchio spezzato. Quelques-unes des militantes de ce groupe – en particulier Luisa Abbà et Elena Medi – seront très proches du Demau, et ont ensuite joué un rôle important dans les rapports entres les féministes italiennes et Psychanalyse et politique ainsi que dans la constitution de la Libreria delle donne et l’élaboration de Più donne che uomini (Cigarini, 1995 ; Schiavo, 2002) Le paragraphe intitulé Le donne e i Neri – il sesso e il colore19 fonde l’analogie sur le fait biologique du « sexe » et de la « race » :
« Le processus de libération du peuple noir nous a fait de plus en plus prendre conscience de notre situation réelle et des analogies très strictes existant entre eux et nous. Etre femme tout comme être Noir est un fait biologique, une condition fondamentale […]. Comme les Noirs d’Amérique, qui se reconnaissent exploités non seulement à cause de leur appartenance de classe mais aussi à cause de la couleur de leur peau et donc, pour sortir de leur condition de subordination, luttent contre une société capitaliste mais aussi blanche, de la même façon les femmes pourront trouver une réelle voie de libération en luttant contre une société que n’est pas seulement capitaliste, mais aussi mâle » (Cerchio Spezzato, 1972 :127).
Si la force de la comparaison résidait dans sa valeur de contestation de toute forme de naturalisme (cf. notamment à L’ennemi principal), elle est maintenant pliée à un rôle inversé de fondation : la comparaison femmes/Noirs est ici basée précisément sur leur caractéristiques physiques (le sexe, la peau) ce qui est l’exact contraire des considérations de Delphy qui, comme nous l’avons vu, établit l’analogie entre les femmes et d’autres groupes opprimés afin d’affirmer que même l’oppression des femmes est une construction sociale qui ne doit rien à leur constitution physique. La même année paraît le déjà cité La coscienza di sfruttata dont la rédaction remonte vraisemblablement à quelques années auparavant. Il s’agit de la publication d’un mémoire de maîtrise en sociologie soutenue à l’université de Trente par le premier noyau du Cerchio Spezzato (Luisa Abbà, Gabriella Ferri, Giorgio Lazzaretto, Elena Medi et Silvia Motta). Le paragraphe Razzismo e sessofobia [20] propose une version intensifiée et étendue de l’analogie, par une série de comparaisons et de glissements métaphoriques :
« Le racisme et la sexophobie forment un binôme inséparable. Le racisme ne vit, ne prend corps, matière et signification, que s’il est mis en équation avec ce qui est 'différent' : différent qui devient pour lui immédiatement inférieur (la femme, le Juif, le Noir). […] L’unique expérience de masse comparable d’une certaine manière à l’esclavage des Noirs que l’Occident ait connue est l’enfer nazi. Les camps de concentrations n’ont pas seulement été un système d’esclavage pervers, ils ont été aussi un patriarcat pervers, ce qui est moins évident mais plus précis. […] de nombreux prisonniers des camps de concentrations nazis ont été transformés en enfants pleurnichards, serviles et dépendants. […] La situation de dépendance absolue de l’esclave, du prisonnier, les oblige à considérer la figure de l’autorité comme étant réellement bonne. Pour les femmes, le camp de concentration c’est la maison : leur position subordonnée et dépendante à l’égard des hommes les conduit à s’identifier à eux » (Un collectif italien, 1974 : 63-66).
« L’originalité » de ce discours tient au fait qu’il introduit le « Juif » à côté du « Noir » qui, à l’époque, est le symbole privilégié incarnant la « race » dans les mouvements révolutionnaires, comme du reste dans tout mouvement anti-impérialiste de l’après-guerre. Le stéréotype unissant les Juifs et les femmes, fondé sur leur identification avec la sexualité, s’enracine dans une très ancienne tradition, du christianisme originel jusqu’à Weininger (Rossi-Doria, 1999). Mais sa reprise en termes critiques débouche ici sur un amalgame entre le sexisme et l’antisémitisme qui élude la spécificité de la condition et du sort réservé aux Juifs et aux Juives, (dont le traitement nazi n’est pas celui réservé aux autres femmes], par le système génocidiaire nazi. Une certaine banalisation de l’antisémitisme est en plus ici confortée par la reprise a-critique du cliché des Juifs comme « enfants pleurnichards » qui réactive le préjugé de la passivité des Juifs. Du reste, l’utilisation métaphorique du nazisme dans la lutte contre certaines formes d’oppression et d’exploitation a souvent été un lieu commun récurrent dans les mouvements de contestation de l’époque (il suffit ici de rappeler le fameux « CRS-SS » – en italien PS-SS) [21] et les mouvements féministes n’ont pas échappé à ce piège (Lesselier, 1997). Même Lotta femminista, l’un des groupes les plus connus et actifs des années 70 n’échappe pas à certaines simplifications, en dépit de son attention à éviter les comparaisons génériques et de ses analyses mieux articulées et plus attentives aux disparités de pouvoir entre les diverses fractions de classe : ouvriers indigènes versus migrants - non seulement les Noirs mais aussi les immigrés « intérieurs », c’est-à-dire les Italiens qui émigraient du Sud de l’Italie pour travailler dans les grandes usines du Nord-, ouvrier salarié et femme sans salaire, double infériorisation des femmes immigrées. Ainsi, en parlant de l’exclusion des femmes allemandes du marché du travail par le nazisme, le groupe affirme que « les lois de fer sur l’occupation féminine […] enfermèrent la femme allemande dans le « Lager » des trois « K » (Kinder, Kirche, Kuche) » (Lotta Femminista, 1972 : 83), oubliant que des autres femmes – juives, lesbiennes, tziganes –, furent enfermées dans bien d’autres « Lager ». Au-delà du cas limite du nazisme, il est indubitable que la comparaison opérée par les féministes entre leur propre situation et celle des autres groupes opprimés « fut un moment, peut-être incontournable, dans l’émergence d’un mouvement, la recherche d’une identité, et l’analyse d’un système d’exploitation et d’oppression complexe, et irréductible à tout autre» (Dhavernas et Kandel, 1983 :15). Les analogies et les métaphores – comme celles de l’esclavage et de l’affranchissement – employées pour décrire et définir le sexisme, ont été souvent utiles et fécondes (Dorlin, 2002) Toutefois, une reconstruction critique des avatars du binôme « sexe »/« race » dans les parcours du féminisme italien peut contribuer à faire émerger une réflexion sur les risques entraînés par ces analogies. Relativement efficace sur le plan stratégique, l’amalgame sexisme/racisme – et de certaines formes spécifiques de racisme, comme l’antisémitisme – tout comme la présomption de l’identité immédiate des respectifs « anti », montre de fortes limites du point de vue théorique et politique (Balibar, 1989-1990 ; Dhavernas, 1993 ; Perilli, 1999).
1 Les filles du Cap Vert. Maraini, Dacia, Le ragazze del Capo Verde, 16 mm, BN, 50’, 1976. Cf. Miscuglio et Daopoulo, 1980 : 208. Le film figurait aussi – sous le titre de Le ragazze di Capo Verde – , dans la liste des films féministes publiée dans L’almanacco (Fraire et al. 1978 :143).
2 Le terme de collaboratrice familiare (colf), euphémisme italien pour dire « bonnes », a été forgé par les ACLI (Associazioni cattoliche lavoratori italiani, i.e Associations catholiques des travailleurs italiens), qui avaient créé un secteur spécifique ACLI-colf, au début des années 70 (Turrini, 1977).
3 Dans les années suivantes, on assiste à la suite des guerres à l’arrivée de familles entières de Somalie (autre ex-colonie italienne) et des pays de l’Europe orientale. Enfin, avec la loi dite Turco-Napolitano sur le « ricongiungimento familiare » (regroupement familial) arrivent en Italie les Nord-Africaines (Campani, 2000 et 2002).
4 Même bell hooks, l’une des intellectuelles contemporaines qui a placé au cœur de son travail les questions du sexisme et du racisme, reconnaît Malcom X comme une référence théorique et politique centrale dans son propre parcours de politisation ( Nadotti, 1998 : 45).
5 Paradoxalement, le féminisme nord-américain et ensuite européen, emprunte la pratique du séparatisme des mouvements des Noirs, lorsque certains groupes féministes afro-américains rejettent le séparatisme justement au nom de la solidarité avec la communauté noire, solidarité basée sur la commune expérience du racisme. Par exemple le Combahee River Collective, voir. Dorlin, 2005 ainsi que la traduction de ce texte et l’article de J. Falquet contenus dans ce numéro.
6 Le texte de Delphy, originairement signé Christine Dupont (rééd. in Delphy, 1998) a été traduit avec le titre « Il nemico numero uno » in Anabasi, 1972: 40-66 et avec le titre « Il nemico principale », in Menapace, 1972 : 257-279.
7 Comme on le sait, une vaste campagne internationale pour la libération d’Angela Davis avait eu lieu : enseignante à l’université de San Diego en 1970, Davis avait été exclue de l’université et emprisonnée pendant deux ans à New York, à la suite d’une tentative d’enlèvement d’un juge et d’un procureur qui s’était soldée par un carnage , tentative dans laquelle elle avait été mise en cause à tort.
8 À la même époque, aux Etats-Unis notamment, on commence à dénoncer le racisme implicite de l’analogie femmes-Noirs (et femmes blanches/femmes noires), tout comme l’affirmation « Nous aussi, nous sommes opprimées » (Décuré, 1974 : 456).
9 Le fait que le titre de la revue soit souvent cité comme « Donna è bello », par une sorte de remplacement spontané du pluriel « donne » par le singulier semble témoigner la force du modèle face à ses transformations. Voir par exemple Ergas, 1992 : 520, mais aussi Fraire et al., 1978 :113, où, en dépit de la reproduction dans la même page de la couverture de la revue où ressort le titre exact, la revue est mentionnée comme : « Donna è bello »).
10 Heureux jeux de mot où la transformation féministe italienne du slogan « Black is beautiful » – « Donne è bello » – est détournée en remplaçant l’italien « bello » (beau) par le latin « bellum » (guerre).
11 Déjà, à partir de 1968, la comparaison entre la lutte des femmes et celle des Noirs est affirmé par l’éditorial (Tassinari, 1968) du premier numéro de « La via femminile » (La voie féminine), revue liée au Parti radical qui, dans les numéros suivants, développera largement ce thème.
12 Communication révolutionnaire.
13 Une autre femme du collectif, Vicky Franzinetti, qui avait traduit plusieurs documents des Black Panthers, fut leur interprète pendant leur voyage à Turin, Cf. Zumaglino 1996.
14 Supplément femmes.
15 Ce texte était aussi traduit dans Partisans, avec le titre de « Pauvres femmes noires ».
16 Voir aussi Guerra, 2004 et 2005. 17 Pas de révolution sans libération des femmes.
18 Et notamment dans le n° du 30 janvier 1971 (Zumaglino, 1996).
19 Les femmes et les Noirs – Le sexe et la couleur.
20 Racisme et sexophobie.
21 Ce sera seulement plus tard qu’une conscience critique des dangers de la comparaison et de l’amalgame commencera à s’affirmer, en s’intensifiant pendant les dernières années du fait de la nécessité de combattre les formes diverses de « révisionnisme » historique qui ont poussé le comparatisme jusqu’à la banalisation, voire la négation, de la pratique d’extermination nazie.
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« J’ai, dans un premier temps, eu l’intuition que l’oppression des femmes est politique […] Je me suis mise à comparer dans ma tête la situation des femmes à la situation des Noirs, à la situation des Juifs, c’est-à-dire à des oppressions dont, à l’époque, la plupart des gens reconnaissaient qu’elles étaient des constructions sociales et ne devaient rien à la constitution physique des individus qui constituent ces groupes. Alors j’ai conçu l’oppression des femmes comme étant du même ordre » (Delphy, 1988 : 55-57).
Le féminisme italien des années 1970 reprend à son tour la référence au couple « sexe/race », comme le témoigne, de manière emblématique, la couverture de la quatrième édition d’un ouvrage d’une grande importance historique : « La coscienza di sfruttata » (Abbà et al., 1977), figurant la silhouette d’Angela Davis menottée [7]. Les thèmes de l’oppression et de l’exploitation des femmes par le système patriarcal, développés dans ce livre – traduit en français par Des femmes en 1974 avec le titre Etre exploitée –, sont ainsi symbolisés par la superposition de « femme » et « Noire » (Perilli, 1999). La première référence au binôme « sexe/ race » dans un texte féministe italien date de 1970 : elle est mentionnée dans « Sputiamo su Hegel », un des textes les plus célèbres du groupe Rivolta femminile. Dans ce texte, en développant à l’extrême le thème, fondamental pour la quasi-totalité des féminismes de la période, de l’oppression commune des femmes par le patriarcat (les femmes constituent une classe – ou une caste – par delà les classes sociales, en raison de leur fonction commune de reproductrices, d’éleveuses d’enfants et de travailleuses ménagères), Lonzi affirmait : « l’homme noir est égal à l’homme blanc, la femme noire est égale à la femme blanche" (Lonzi, 1970 : 21). Ici, l’analogie entre sexe et « race » figure dans la forme limite d’une dénégation qui permet d’assurer le caractère fondamental de la différence sexuelle [8]. L’association entre « sexe » et « race » est à l’époque systématique, même si elle est hétérogène. On la retrouve depuis le titre de la revue du groupe Anabasi, Donne è bello – titre évidemment emprunté au slogan du Black Power « Black is Beautiful » [9]–, jusqu’au nom de l’un des groupes féministes actifs à Bologne au milieu des années 1970, les Pantere Rosa, nom qui, même par sa prise de distance ironique, signale la persistance du modèle révolutionnaire des Black Panthers. Ce sont donc des « contaminations sémantiques et politiques » (Baeri, 1997 : 16) qui, comme dans le cas du manifeste pour la liberté d’avortement Donne è bellum [10] du collectif Zizzania, marquent aussi le passage entre la phase de revendication des droits civils à la lutte révolutionnaire par le choix même d’un langage belliqueux comme dans le dernier exemple mentionné. Il serait tout à fait nécessaire de reconstruire plus en détail les canaux d’arrivée de cette thématique en Italie et, notamment, les rapports internationaux du mouvement féministe italien – principalement avec les Etats-Unis et la France au début des années 70 – ainsi que les traductions et la circulation des matériaux concernant ce thème. Si l’un de ces canaux a été le Parti radical [11], des féministes ont aussi joué un rôle majeur et notamment Maria Teresa Fenoglio et Serena Castaldi. La première, militante féministe à Turin, collabore avec des autres femmes à la rédaction de Comunicazioni rivoluzionarie (Cr)[12]. Celui-ci était un groupe – avec des sièges à Turin, Milan, Rome et plus tard à Boston – qui offrait un service de ronéotype aux autres organisations de la nouvelle gauche. Il se proposait également de diffuser en Italie des informations sur les luttes révolutionnaires aux Etats-Unis et vice-versa (Zumaglino, 1996). Les femmes du collectif traduisaient des textes tirés des journaux de l’underground nord-américain en particulier sur les luttes des Black Panthers [13] et des luttes contre la guerre du Vietnam qui étaient publiées dans le Note de Cr. A partir de septembre 1970, Fenoglio – qui peu après va à Boston pour travailler dans le siège local du groupe– et les autres femmes de la rédaction publient un supplemento donne [14], supplément bimensuel où seront traduits articles et notices du mouvement féministe nord-américain, parmi lesquels des manifestes des Black Panthers sur les droits des enfants et les luttes des femmes noires dans les hôpitaux. La deuxième, Serena Castaldi, militante de Anabasi a certainement joué un rôle important en introduisant en Italie à son retour des États-Unis les premiers textes sur la pratique de consciousness-raisin. Anabasi, en 1972, publie le déjà cité Donne è bello où les références à cette analogie sont nombreuses et hétérogènes. Cette publication, qui a eu une large diffusion militante, contenait de nombreuses traductions : L’ennemi principal, un article de Monique Wittig (« Lotta per la liberazione della donna ») qui établissait l’analogie femmes-Noirs, ainsi que plusieurs articles du féminisme nord-américain, en grande partie tirés du recueil des Radical Feminists, « Notes from the First, Second, Third Year ». L’unique voix des militantes noires dans Donne è bello est la fameuse réponse des Sœurs à l’appel lancé des Frères du Black Unity Party de Peekskil [15]. Mais cette voix était sans « contexte de signification » (Passerini, 2005 : 192) puisque la partie dédiée au Black Feminism de « Notes from the Third Year » n’eut pas de traduction italienne. Parmi les contributions italiennes, la comparaison entre femmes et Noirs est reprise – sur le modèle de « A kind of memo », l’un des textes précurseurs du féminisme nord américain des années 60 (King et Casey, 1964) [16] – dans « Non c’è rivoluzione senza liberazione della donna »[17], daté de décembre 1970 et dejà publié par le Supplemento donne de Cr [18] – du groupe Cerchio spezzato. Quelques-unes des militantes de ce groupe – en particulier Luisa Abbà et Elena Medi – seront très proches du Demau, et ont ensuite joué un rôle important dans les rapports entres les féministes italiennes et Psychanalyse et politique ainsi que dans la constitution de la Libreria delle donne et l’élaboration de Più donne che uomini (Cigarini, 1995 ; Schiavo, 2002) Le paragraphe intitulé Le donne e i Neri – il sesso e il colore19 fonde l’analogie sur le fait biologique du « sexe » et de la « race » :
« Le processus de libération du peuple noir nous a fait de plus en plus prendre conscience de notre situation réelle et des analogies très strictes existant entre eux et nous. Etre femme tout comme être Noir est un fait biologique, une condition fondamentale […]. Comme les Noirs d’Amérique, qui se reconnaissent exploités non seulement à cause de leur appartenance de classe mais aussi à cause de la couleur de leur peau et donc, pour sortir de leur condition de subordination, luttent contre une société capitaliste mais aussi blanche, de la même façon les femmes pourront trouver une réelle voie de libération en luttant contre une société que n’est pas seulement capitaliste, mais aussi mâle » (Cerchio Spezzato, 1972 :127).
Si la force de la comparaison résidait dans sa valeur de contestation de toute forme de naturalisme (cf. notamment à L’ennemi principal), elle est maintenant pliée à un rôle inversé de fondation : la comparaison femmes/Noirs est ici basée précisément sur leur caractéristiques physiques (le sexe, la peau) ce qui est l’exact contraire des considérations de Delphy qui, comme nous l’avons vu, établit l’analogie entre les femmes et d’autres groupes opprimés afin d’affirmer que même l’oppression des femmes est une construction sociale qui ne doit rien à leur constitution physique. La même année paraît le déjà cité La coscienza di sfruttata dont la rédaction remonte vraisemblablement à quelques années auparavant. Il s’agit de la publication d’un mémoire de maîtrise en sociologie soutenue à l’université de Trente par le premier noyau du Cerchio Spezzato (Luisa Abbà, Gabriella Ferri, Giorgio Lazzaretto, Elena Medi et Silvia Motta). Le paragraphe Razzismo e sessofobia [20] propose une version intensifiée et étendue de l’analogie, par une série de comparaisons et de glissements métaphoriques :
« Le racisme et la sexophobie forment un binôme inséparable. Le racisme ne vit, ne prend corps, matière et signification, que s’il est mis en équation avec ce qui est 'différent' : différent qui devient pour lui immédiatement inférieur (la femme, le Juif, le Noir). […] L’unique expérience de masse comparable d’une certaine manière à l’esclavage des Noirs que l’Occident ait connue est l’enfer nazi. Les camps de concentrations n’ont pas seulement été un système d’esclavage pervers, ils ont été aussi un patriarcat pervers, ce qui est moins évident mais plus précis. […] de nombreux prisonniers des camps de concentrations nazis ont été transformés en enfants pleurnichards, serviles et dépendants. […] La situation de dépendance absolue de l’esclave, du prisonnier, les oblige à considérer la figure de l’autorité comme étant réellement bonne. Pour les femmes, le camp de concentration c’est la maison : leur position subordonnée et dépendante à l’égard des hommes les conduit à s’identifier à eux » (Un collectif italien, 1974 : 63-66).
« L’originalité » de ce discours tient au fait qu’il introduit le « Juif » à côté du « Noir » qui, à l’époque, est le symbole privilégié incarnant la « race » dans les mouvements révolutionnaires, comme du reste dans tout mouvement anti-impérialiste de l’après-guerre. Le stéréotype unissant les Juifs et les femmes, fondé sur leur identification avec la sexualité, s’enracine dans une très ancienne tradition, du christianisme originel jusqu’à Weininger (Rossi-Doria, 1999). Mais sa reprise en termes critiques débouche ici sur un amalgame entre le sexisme et l’antisémitisme qui élude la spécificité de la condition et du sort réservé aux Juifs et aux Juives, (dont le traitement nazi n’est pas celui réservé aux autres femmes], par le système génocidiaire nazi. Une certaine banalisation de l’antisémitisme est en plus ici confortée par la reprise a-critique du cliché des Juifs comme « enfants pleurnichards » qui réactive le préjugé de la passivité des Juifs. Du reste, l’utilisation métaphorique du nazisme dans la lutte contre certaines formes d’oppression et d’exploitation a souvent été un lieu commun récurrent dans les mouvements de contestation de l’époque (il suffit ici de rappeler le fameux « CRS-SS » – en italien PS-SS) [21] et les mouvements féministes n’ont pas échappé à ce piège (Lesselier, 1997). Même Lotta femminista, l’un des groupes les plus connus et actifs des années 70 n’échappe pas à certaines simplifications, en dépit de son attention à éviter les comparaisons génériques et de ses analyses mieux articulées et plus attentives aux disparités de pouvoir entre les diverses fractions de classe : ouvriers indigènes versus migrants - non seulement les Noirs mais aussi les immigrés « intérieurs », c’est-à-dire les Italiens qui émigraient du Sud de l’Italie pour travailler dans les grandes usines du Nord-, ouvrier salarié et femme sans salaire, double infériorisation des femmes immigrées. Ainsi, en parlant de l’exclusion des femmes allemandes du marché du travail par le nazisme, le groupe affirme que « les lois de fer sur l’occupation féminine […] enfermèrent la femme allemande dans le « Lager » des trois « K » (Kinder, Kirche, Kuche) » (Lotta Femminista, 1972 : 83), oubliant que des autres femmes – juives, lesbiennes, tziganes –, furent enfermées dans bien d’autres « Lager ». Au-delà du cas limite du nazisme, il est indubitable que la comparaison opérée par les féministes entre leur propre situation et celle des autres groupes opprimés « fut un moment, peut-être incontournable, dans l’émergence d’un mouvement, la recherche d’une identité, et l’analyse d’un système d’exploitation et d’oppression complexe, et irréductible à tout autre» (Dhavernas et Kandel, 1983 :15). Les analogies et les métaphores – comme celles de l’esclavage et de l’affranchissement – employées pour décrire et définir le sexisme, ont été souvent utiles et fécondes (Dorlin, 2002) Toutefois, une reconstruction critique des avatars du binôme « sexe »/« race » dans les parcours du féminisme italien peut contribuer à faire émerger une réflexion sur les risques entraînés par ces analogies. Relativement efficace sur le plan stratégique, l’amalgame sexisme/racisme – et de certaines formes spécifiques de racisme, comme l’antisémitisme – tout comme la présomption de l’identité immédiate des respectifs « anti », montre de fortes limites du point de vue théorique et politique (Balibar, 1989-1990 ; Dhavernas, 1993 ; Perilli, 1999).
1 Les filles du Cap Vert. Maraini, Dacia, Le ragazze del Capo Verde, 16 mm, BN, 50’, 1976. Cf. Miscuglio et Daopoulo, 1980 : 208. Le film figurait aussi – sous le titre de Le ragazze di Capo Verde – , dans la liste des films féministes publiée dans L’almanacco (Fraire et al. 1978 :143).
2 Le terme de collaboratrice familiare (colf), euphémisme italien pour dire « bonnes », a été forgé par les ACLI (Associazioni cattoliche lavoratori italiani, i.e Associations catholiques des travailleurs italiens), qui avaient créé un secteur spécifique ACLI-colf, au début des années 70 (Turrini, 1977).
3 Dans les années suivantes, on assiste à la suite des guerres à l’arrivée de familles entières de Somalie (autre ex-colonie italienne) et des pays de l’Europe orientale. Enfin, avec la loi dite Turco-Napolitano sur le « ricongiungimento familiare » (regroupement familial) arrivent en Italie les Nord-Africaines (Campani, 2000 et 2002).
4 Même bell hooks, l’une des intellectuelles contemporaines qui a placé au cœur de son travail les questions du sexisme et du racisme, reconnaît Malcom X comme une référence théorique et politique centrale dans son propre parcours de politisation ( Nadotti, 1998 : 45).
5 Paradoxalement, le féminisme nord-américain et ensuite européen, emprunte la pratique du séparatisme des mouvements des Noirs, lorsque certains groupes féministes afro-américains rejettent le séparatisme justement au nom de la solidarité avec la communauté noire, solidarité basée sur la commune expérience du racisme. Par exemple le Combahee River Collective, voir. Dorlin, 2005 ainsi que la traduction de ce texte et l’article de J. Falquet contenus dans ce numéro.
6 Le texte de Delphy, originairement signé Christine Dupont (rééd. in Delphy, 1998) a été traduit avec le titre « Il nemico numero uno » in Anabasi, 1972: 40-66 et avec le titre « Il nemico principale », in Menapace, 1972 : 257-279.
7 Comme on le sait, une vaste campagne internationale pour la libération d’Angela Davis avait eu lieu : enseignante à l’université de San Diego en 1970, Davis avait été exclue de l’université et emprisonnée pendant deux ans à New York, à la suite d’une tentative d’enlèvement d’un juge et d’un procureur qui s’était soldée par un carnage , tentative dans laquelle elle avait été mise en cause à tort.
8 À la même époque, aux Etats-Unis notamment, on commence à dénoncer le racisme implicite de l’analogie femmes-Noirs (et femmes blanches/femmes noires), tout comme l’affirmation « Nous aussi, nous sommes opprimées » (Décuré, 1974 : 456).
9 Le fait que le titre de la revue soit souvent cité comme « Donna è bello », par une sorte de remplacement spontané du pluriel « donne » par le singulier semble témoigner la force du modèle face à ses transformations. Voir par exemple Ergas, 1992 : 520, mais aussi Fraire et al., 1978 :113, où, en dépit de la reproduction dans la même page de la couverture de la revue où ressort le titre exact, la revue est mentionnée comme : « Donna è bello »).
10 Heureux jeux de mot où la transformation féministe italienne du slogan « Black is beautiful » – « Donne è bello » – est détournée en remplaçant l’italien « bello » (beau) par le latin « bellum » (guerre).
11 Déjà, à partir de 1968, la comparaison entre la lutte des femmes et celle des Noirs est affirmé par l’éditorial (Tassinari, 1968) du premier numéro de « La via femminile » (La voie féminine), revue liée au Parti radical qui, dans les numéros suivants, développera largement ce thème.
12 Communication révolutionnaire.
13 Une autre femme du collectif, Vicky Franzinetti, qui avait traduit plusieurs documents des Black Panthers, fut leur interprète pendant leur voyage à Turin, Cf. Zumaglino 1996.
14 Supplément femmes.
15 Ce texte était aussi traduit dans Partisans, avec le titre de « Pauvres femmes noires ».
16 Voir aussi Guerra, 2004 et 2005. 17 Pas de révolution sans libération des femmes.
18 Et notamment dans le n° du 30 janvier 1971 (Zumaglino, 1996).
19 Les femmes et les Noirs – Le sexe et la couleur.
20 Racisme et sexophobie.
21 Ce sera seulement plus tard qu’une conscience critique des dangers de la comparaison et de l’amalgame commencera à s’affirmer, en s’intensifiant pendant les dernières années du fait de la nécessité de combattre les formes diverses de « révisionnisme » historique qui ont poussé le comparatisme jusqu’à la banalisation, voire la négation, de la pratique d’extermination nazie.
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lunedì 15 ottobre 2007
Autodifesa femminista ed altre alternative

Vengono elencate una serie di tecniche di resistenza, dall'urlo all'uso di "armi improprie" [5], molte delle quali saranno riprese in libri, opuscoli e vari altri documenti prodotti e fatti circolare in quegli anni [6]. E' indubbio infatti che, sebbene alcune tecniche di autodifesa fossero già state sperimentate dalle suffraggiste inglesi (che le usavano per contrastare la violenza della polizia durante le manifestazioni) e dalle operaie tedesche (che, negli anni 30, dovevano difendersi dagli attacchi fascisti), solo con il movimento femminista degli anni 60-70 vengono messi a punto dei veri e propri manuali e corsi di autodifesa.
Attingendo a svariate tecniche (dalle arti marziali quali il Jiu Jitsu al Wendo) questi divengono (insieme ai centri anti stupro[7], ai Rape Speak-out [8] e ai gruppi di azione anti stupro[9]), dei formidabili strumenti per denunciare la violenza e opporvi resistenza. Lungi dall'essere solo un elenco di mosse e tecniche di combattimento, questi manuali e corsi erano parte integrante di un più complessivo percorso di lotta che partiva dalla lucida e spietata analisi femminista della violenza di genere come ancorata (e nello stesso tempo generata) da uno specifico rapporto di potere: quello che intercorre cioè tra chi questo potere lo detiene (gli "uomini") e chi lo subisce (le "donne") [10].
Questo enorme patrimonio storico e politico (rivisto criticamente, adattato e ridiscusso) è alla base di molte esperienze attuali, dai manuali di autodifesa in circolazione ancora oggi [11] alle tecniche usate nei corsi organizzati da e per donne, lesbiche e trans [12].
Nello stesso tempo, però, assistiamo al proliferare in quest'ultimo periodo di corsi di autodifesa femminili organizzati da palestre, comuni, associazioni, circoli anziani e ricreativi, poliziotti in pensione, ex-bodyguard e palestrati precari nonchè da qualche immancabile wonderwoman (le super donne pronte ad aiutare le "sorelle" più deboli e sprovvedute non mancano mai ....).
Questi corsi sono, in alcuni casi, rivolti esplicitamente alla "sensibilizzazione sul problema delle aggressioni in genere e stupro, rapina, violenza domestica in particolare"). Insieme, negli scaffali delle librerie si accumula un numero sempre maggiore di pubblicazioni, alcune delle quali pubblicizzate con un eloquente "Gli impegni quotidiani di una donna la portano sempre più spesso a essere da sola in situazioni di potenziale pericolo" [13].
Tutto questo mi allarma ed irrita.
Per cominciare siamo ridotte nuovamente a vittime. In secondo luogo il complesso rapporto di potere che è alla base delle violenza esercitata dal gruppo dominante sui soggetti "dominati" viene ridotta ad una questione di "incapacità" fisica e/o psicologica. Siamo "noi" (donne, lesbiche, trans ...) in quanto potenziali vittime a doverci sensibilizzare al problema: lo stupro è un problema delle "donne", anzi esiste un "problema donne" tout court (così come c'è stato un "problema nero" che non è mai diventato un "problema bianco" nonostante Malcom X ...) [14].
Del resto se fossimo state sufficientemente sensibilizzate non ci saremmo messe ad andare in giro da sole e a rivendicare autonomia dentro e fuori casa (cosa che rende notoriamente gli uomini piuttosto nervosi, ricordo la donna uccisa dal marito perchè si rifiutava di cucinare...).
Per lo meno avremmo dovuto porci il problema di saperci difendere ...
Ma niente paura care signore! ... sono in arrivo torme di prodi cavalieri senza macchia pronti ad insegnarcelo, a istruirci, a sensibilizzarci ... (e voilà, in un attimo tutto il sapere che abbiamo accumulato anche su questa questione viene cancellato con un bel colpo di spugna ...)
Del resto difendersi non è una cosa troppo difficile (nel senso che possiamo impararlo anche noi ...): come ebbe a dire non molto tempo fa un avvocato a difesa del suo cliente, per evitare uno stupro basta un morso (un "morsetto" per l'esattezza). E' sempre la solita storia: se una donna subisce uno stupro è perché, in un modo o nell'altro "l'ha voluto" o " se l'è cercato". Se poi lo denuncia è una menzogna (era consenziente e poi per qualche strano motivo ha cambiato idea, insomma la volubilità delle donne di goldoniana memoria ...), perchè in fondo sarebbe bastato - se solo lo avesse voluto - "un morsetto" per evitarlo.
Si evita generalmente di ricordare che anche gli uomini spesso soccombono quando sono aggrediti di sopresa o da persone di cui si fidavano o dalle quali non se l'aspettavano (basta leggere la cronaca) e sono precisamente queste le condizioni in cui si verificano più frequentemente aggresioni di tipo sessuale (in ambienti che percepiamo non pericolosi, come l'interno della nostra casa o la casa altrui, e da parte di persone che conosciamo bene e che in alcuni casi amiamo ...). Queste condizioni non possono essere paragonate ad altre situazioni (guerra, guerriglia urbana, zuffe al bar o simili) dove comunque si è in uno stato (anche psicologico) diverso, dove è chiaro chi è il nemico dal quale dobbiamo difenderci (che sono poi le situazioni dove gli uomini sono più frequentemente confrontati alla violenza ).
Non voglio con questo sottovalutare l'importanza per i soggetti "inferiorizzati" e "dominati" di corsi di autodifesa, ma sottolineare che hanno efficacia solo e quando vengono fatti in uno specifico contesto e percorso (che è quello femminista). Contesto e percorso che si è enormemente modificato dagli anni 70, così come siamo cambiate (anche) noi. Insieme mi sembra importante denunciare questo tentativo più o meno subdolo di "sfruttare" la violenza sulle donne, non solo ai fini del business ma anche per veicolare messaggi di tipo sessista e anche razzista [15].
Abbiamo dimostrato di saperci difendere (all'occorrenza) con ogni mezzo necessario compresi morsi e "armi improprie" , come unghie e in alcuni casi forbici [16]. Siamo state capaci di autorganizzarci. Ci siamo date forza e sostegno reciproco. Ci resta molto ancora da fare ovviamente, tanto per cominciare tentare di non farci trasformare in Wonder Woman.
Se i dinosauri sono destinati all'estinzione così come (spero) tutti i superman e le wonderwoman del mondo intero, i messaggi sessisti e razzisti che veicolano rischiano di sedimentarsi e divenire operativi [17].
[1] Diana E.H Russel, The Politics of Rape, New York, Stein & Day 1975.
[2] Limenetimena, La politica dello stupro, stampato in proprio, Roma 1976.
[3] Tradurre è un lavoro difficile, mal pagato e sottovalutato (come so bene per esperienza) ed è, per questi motivi, sempre meritorio, soprattutto quando, come nel caso citato, è fatto in un'ottica "militante". Cio' detto resta per me abbastanza incomprensibile la scelta di tradurre la parola "rage" con "violenza", invece che con collera, termine che avrei sicuramente preferito, anche pensando a Colette Guillaumin e alla sua "collera delle oppresse". Mi riferisco a C. Guillaumin, "Femmes et Théories de la société: remarques sur les effets théoriques de la colère des opprimées", in Ead. Sexe, race et pratique du pouvoir. L'idée de nature, coté-femmes, Paris 1992, pp. 219-239.
[4] Questa parte è preceduta dalla trascrizione di una interessantissima intervista ad una donna che aveva affrontato fisicamente un uomo che si vantava di aver commesso uno stupro.
[5] Ad esempio: sigarette accese da spegnere negli occhi, o vicino ...; penne o matite da usare come pugnali in faccia, occhi, collo...; spray, di qualunque tipo, meglio quelli sui quali c'è scritto di non spruzzare negli occhi ...; chiavi tenute insieme da un'anello, nella quale si infila la mano chiudendo il pugno e lasciando le chiavi all'esterno per colpire facendo molto male ...; ombrelli, ma è inutile darli in testa di piatto, meglio usarli di punta mirando a faccia, pancia ...; cavatappi, raro averne uno a portata di mano, peccato perchè è un'ottima arma usata contro faccia, collo e addome soprattutto se dopo il colpo si gira ...
[6] Tra i tanti Le violentate di Maria Adele Teodori (SugarCo, Milano 1977), testo interessante anche perché a quanto mi risulta è uno dei primi testi italiani in cui si parla di femminicidio.
[7] Gli attuali centri antiviolenza. Diffusosi inizialmente negli Stati uniti (il primo nasce nel 72), i Rape Center Crisis, offrivano sostegno morale e fisico alle donne vittime di stupro, accompagnandole all'ospedale e/o dalla polizia per la denuncia, fornendo informazioni mediche e legali. Ed anche un letto a quelle donne che non vogliono (o non possono) tornare a casa.
[8] Raduno di donne che pubblicamente raccontano le loro drammatiche esperienze di stupro. Memorabile quello organizzato da un gruppo di Radical Feminist nel 71 a New York.
[9] I Gruppi di azione anti stupro, nati inizialmente negli Stati Uniti, avevano messo a punto una serie di tecniche che potremmo definire di agitazione politica che avevano lo scopo prioritario di denunciare pubblicamente gli stupri e gli stupratori (ad esempio con picchetti e volantinaggi davanti alla casa o al luogo di lavoro di stupratori) e fornire una solidarietà visibile e tangibile alle vittime (o potenziali vittime) di stupro (ad esempio presenziando ai processi). Anche questo patrimonio storico non è andato del tutto perso, come hanno dimostrato recenti mobilitazioni.
[10] "Uomini" e "donne" sono intese qui non come categorie "naturali" ma come categorie sociali. La discriminante "sesso" contribuisce a costituire queste categorie così come alte variabili, quali la "razza", la classe, l'età, l'orientamento o la scelta o l' identità sessuale. Sono vittime della violenza di genere non solo le donne, ma tutt* coloro che vengono "inferiorizzati" (o "femminilizzati") e quindi lesbiche, sexworkers, transessuali di ambo i "sessi", migranti, bambine e bambini.
[11] Per esempio i manuali di autodifesa messi a punto rispettivamente dal Gruppo Autodifesa Filo-mena e dalle Maistat@zitt@, manuali che potete scaricare qui.
[12] A Roma le già citate Filo-mena si allenano al Laurentino Okkupato. Sempre a Roma i gruppi Wendo-Roma organizzano corsi di wendo solo per donne e lesbiche da circa dieci anni (e attualmente i corsi sono accessibili anche a donne sorde con traduzione in L.I.S. Potete contattarle qui wendo.roma@libero.it , e ... grazie per le info fanciulle!!!). A Bologna sono le Amazora che organizzano da diversi anni corsi di wendo per donne e lesbiche (per info sui corsi amazora06@yahoo.it). A Milano questa settimana partirà il corso (rivolto anche alle trans) delle Maistat@zitt@.
[13] "Sola" in questo caso significa senza la presenza rassicurante e protettiva di un uomo ...
[14] Ed oggi un problema "immigrati"...
[17] E, del resto, sono questi i messaggi veicolati dal fumetto Wonder Woman e da altri simili. Ho usato quest'immagine essendone perfettamente consapevole, ma più che la woman in questa copertina mi interessava il dinosauro. E l'altra donna che dal margine giunge di corsa, in soccorso.
[2] Limenetimena, La politica dello stupro, stampato in proprio, Roma 1976.
[3] Tradurre è un lavoro difficile, mal pagato e sottovalutato (come so bene per esperienza) ed è, per questi motivi, sempre meritorio, soprattutto quando, come nel caso citato, è fatto in un'ottica "militante". Cio' detto resta per me abbastanza incomprensibile la scelta di tradurre la parola "rage" con "violenza", invece che con collera, termine che avrei sicuramente preferito, anche pensando a Colette Guillaumin e alla sua "collera delle oppresse". Mi riferisco a C. Guillaumin, "Femmes et Théories de la société: remarques sur les effets théoriques de la colère des opprimées", in Ead. Sexe, race et pratique du pouvoir. L'idée de nature, coté-femmes, Paris 1992, pp. 219-239.
[4] Questa parte è preceduta dalla trascrizione di una interessantissima intervista ad una donna che aveva affrontato fisicamente un uomo che si vantava di aver commesso uno stupro.
[5] Ad esempio: sigarette accese da spegnere negli occhi, o vicino ...; penne o matite da usare come pugnali in faccia, occhi, collo...; spray, di qualunque tipo, meglio quelli sui quali c'è scritto di non spruzzare negli occhi ...; chiavi tenute insieme da un'anello, nella quale si infila la mano chiudendo il pugno e lasciando le chiavi all'esterno per colpire facendo molto male ...; ombrelli, ma è inutile darli in testa di piatto, meglio usarli di punta mirando a faccia, pancia ...; cavatappi, raro averne uno a portata di mano, peccato perchè è un'ottima arma usata contro faccia, collo e addome soprattutto se dopo il colpo si gira ...
[6] Tra i tanti Le violentate di Maria Adele Teodori (SugarCo, Milano 1977), testo interessante anche perché a quanto mi risulta è uno dei primi testi italiani in cui si parla di femminicidio.
[7] Gli attuali centri antiviolenza. Diffusosi inizialmente negli Stati uniti (il primo nasce nel 72), i Rape Center Crisis, offrivano sostegno morale e fisico alle donne vittime di stupro, accompagnandole all'ospedale e/o dalla polizia per la denuncia, fornendo informazioni mediche e legali. Ed anche un letto a quelle donne che non vogliono (o non possono) tornare a casa.
[8] Raduno di donne che pubblicamente raccontano le loro drammatiche esperienze di stupro. Memorabile quello organizzato da un gruppo di Radical Feminist nel 71 a New York.
[9] I Gruppi di azione anti stupro, nati inizialmente negli Stati Uniti, avevano messo a punto una serie di tecniche che potremmo definire di agitazione politica che avevano lo scopo prioritario di denunciare pubblicamente gli stupri e gli stupratori (ad esempio con picchetti e volantinaggi davanti alla casa o al luogo di lavoro di stupratori) e fornire una solidarietà visibile e tangibile alle vittime (o potenziali vittime) di stupro (ad esempio presenziando ai processi). Anche questo patrimonio storico non è andato del tutto perso, come hanno dimostrato recenti mobilitazioni.
[10] "Uomini" e "donne" sono intese qui non come categorie "naturali" ma come categorie sociali. La discriminante "sesso" contribuisce a costituire queste categorie così come alte variabili, quali la "razza", la classe, l'età, l'orientamento o la scelta o l' identità sessuale. Sono vittime della violenza di genere non solo le donne, ma tutt* coloro che vengono "inferiorizzati" (o "femminilizzati") e quindi lesbiche, sexworkers, transessuali di ambo i "sessi", migranti, bambine e bambini.
[11] Per esempio i manuali di autodifesa messi a punto rispettivamente dal Gruppo Autodifesa Filo-mena e dalle Maistat@zitt@, manuali che potete scaricare qui.
[12] A Roma le già citate Filo-mena si allenano al Laurentino Okkupato. Sempre a Roma i gruppi Wendo-Roma organizzano corsi di wendo solo per donne e lesbiche da circa dieci anni (e attualmente i corsi sono accessibili anche a donne sorde con traduzione in L.I.S. Potete contattarle qui wendo.roma@libero.it , e ... grazie per le info fanciulle!!!). A Bologna sono le Amazora che organizzano da diversi anni corsi di wendo per donne e lesbiche (per info sui corsi amazora06@yahoo.it). A Milano questa settimana partirà il corso (rivolto anche alle trans) delle Maistat@zitt@.
[13] "Sola" in questo caso significa senza la presenza rassicurante e protettiva di un uomo ...
[14] Ed oggi un problema "immigrati"...
[15] Il discorso sul razzismo in relazione a discorsi e pratiche concernenti la violenza sulle donne è lungo, complesso e in parte ancora tutto da costruire. Mi limiterò ad osservare che già Angela Davis nel suo Sex, Race and Class (1982, tradotto in italiano come Bianche e nere) denunciava alla fine degli anni 70 il mito dello “stupratore nero”, che nell’America razzista era funzionale a giustificare e fomentare l’aggressione razzista verso la comunità nera. Davis mostra anche come le donne “bianche”, e più precisamente le femministe, siano state complici di questo sistema non riuscendo ad articolare insieme la loro lotta contro il sessismo a quella contro il razzismo verso i “neri”, uomini e donne. E' significativo che ancora il 25 novembre scorso, in occasione della grande manifestazione per la Giornata mondiale contro la violenza sulle donne a Bologna, l'unico documento/volantino che denunciasse "l'equazione sciagurata: violentatore=immigrato" fosse quello del Coordinamento migranti. In quest'ultimo anno molti sono stati gli implulsi per un nuovo ripensamento di queste questioni, ma nella stragrande maggiornaza dei casi tutto si è "risolto" con l'aggiunta in volantini e documenti di una frasetta rituale che recita più o meno così : "Denunciamo l'uso strumentale in chiave-anti-immigrato dello stupro. La maggioranza degli stupri avviene in casa ad opera di padri, mariti, amanti, fratelli ...". Chi parla? E a chi parla? Rinvio a bell hocks, Ain't a woman, ovviamente.
[16] Nonostante sia stata fatta passare per pazza (45 giorni di clinica psichiatrica, l'assoluzione piena per il marito violento e torturatore) e ridicolizzata in barzellette sessiste, mi assumo il rischio di riferirmi esplicitamente a Lorena Bobbit e alle sue epigone.[17] E, del resto, sono questi i messaggi veicolati dal fumetto Wonder Woman e da altri simili. Ho usato quest'immagine essendone perfettamente consapevole, ma più che la woman in questa copertina mi interessava il dinosauro. E l'altra donna che dal margine giunge di corsa, in soccorso.
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