giovedì 15 ottobre 2009

Nous ne voulons pas d'un féminisme de l'oubli et des parenthèses mais d'un féministe combattant l'ensemble des oppression

"Noi non vogliamo un femminismo dell'oblio e delle parentesi ma un femminismo che combatte l'insieme delle oppressioni", è una delle frasi che meglio riassume il senso di una lettera aperta che un gruppo di femministe antirazziste francesi (si firmano solo con il prénom: Frink, Inès, Isabelle Laetitia, Sabine, Shirine ...) ha scritto e fatto circolare in rete per criticare la scelta di molte organizzazioni femministe di indire una manifestazione nazionale Pour les droits des femmes, per dopodomani, sabato 17 ottobre, a Parigi. Il "problema", ignorato dalle promotrici della manifestazione, è che per le/i militanti antirazziste/i francesi (e soprattutto per quelle/i issue de l'immigration, ovvero discendenti di coloro che arrivarono in Francia dalle colonie o ex-colonie francesi), il 17 ottobre non è una data "neutra", bensì l' anniversario del massacro avvenuto il 17 ottobre 1961 nella capitale francese. Quella sera migliaia di algerini (uomini, donne, bambini) erano confluiti da tutta Parigi e dalle sue banlieues, sfidando il coprifuoco imposto dalle autorità, per una grande manifestazione indetta dal Fnl (Fronte nazionale di liberazione algerino) per l'indipendenza dell'Algeria, che proprio in quei mesi viveva una delle fasi più drammatiche della colonizzazione. La repressione fu terribile: circa trecento algerini/e furono uccisi dalla polizia francese, all'epoca diretta dal prefetto guiMaurice Papon. Molti/e furono buttati/e nella Senna, altri/e imprigionati e torturati per giorni. Tra queste molte donne. Come scrivono le firmatarie della lettera aperta proprio quel giorno "per la prima volta, delle ragazze delle donne algerine hanno manifestato una resistenza anticoloniale 'en métropole"' , motivo in più per ricordare questa data per un femminismo che assume come fondante la lotta anticoloniale e antirazzista. Eppure non vi è traccia di questo episodio nel documento di convocazione della manifestazione indetta dal Cndf ed altre organizzazioni femministe francesi, e le firmatarie della lettera aperta hanno ragione di rilevare che così facendo "le organizzazioni che indicono la manifestazione per i diritti delle donne si desolidarizzano dalle donne issues de l’immigration coloniale et postcoloniale" e "dissociano le lotte femministe dalle lotte anti-coloniali". In questo modo obbligano "a sciegliere tra due lotte", dimenticando che "l'unità politica della lotta femminista non può farsi che nella presa in conto degli aspetti multipli della dominazione e non nella cancellazione delle lotte passate". Un documento importante che mette ancora una volta in causa un certo tipo di femminismo, incapace di pensare (ed agire) insieme la totalità delle oppressioni, come sperimentano con sgomento quelle di noi che tentano quotidianamente di attraversare e contrastare con la propria pratica politica le diverse e molteplici - e intersecate - forme di oppressione. Intanto trovate qui di seguito il documento nella versione originale francese e prestissimo - dopo la riunione di stasera delle magnifiche tredici alla quale non posso mancare - nella traduzione italiana ancora in corso.
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Le 17 octobre une manifestation féministe unitaire?

Le 17 octobre prochain, le CNDF (le collectif national pour le droit des femmes) et les Femmes solidaires, avec le soutien de plus d'une cinquantaine d'associations et de partis politiques ont choisi d’organiser une manifestation nationale pour les droits des femmes. Nous, qui sommes des femmes et des lesbiennes qui avons traversé en militantes des espaces féministes, estimons que le choix de la date est fort inapproprié, voire insultant. Aussi pensons-nous qu’il est politiquement nécessaire de se positionner, de rappeler avec les associations et les personnes qui se souviennent que la République Française s'est bâtie sur son empire colonial, que le cette date est désormais inséparable de l'année 1961. Nous nous souvenons du 17 octobre 1961 Ce jour-là, à Paris, à l’appel du FLN, suite à l’interdiction faite à tous les Algérien.ne.s de la capitale de circuler la nuit, des filles et des femmes sont descendues dans la rue avec leurs camarades de combat, leur père, leurs frères, leurs soeurs, leur mère et leur mari. Ce jour-là,pour la première fois, des filles et femmes algériennes ont manifesté une résistance anticoloniale « en métropole ». Ce jour-là, dans les rues de Paris, plus de 300 Algérien.ne.s ont été tué.e.s par la police française, sous l’ordre du préfet Maurice Papon. Depuis 1991, le 17 octobre est destiné à la commémoration. Mais pas seulement. Car ce jour-là témoigne également de la difficulté à faire connaître et reconnaître les faits survenus, à faire admettre publiquement par les autorités la réalité du massacre perpétré par l'Etat. Symbole de l'invisibilité de la lutte anti-coloniale, d’une histoire qui s’écrit à peine, cette date rappelle aussi que la répression coloniale sévit toujours, sous d’autres formes mais avec une brutalité tout aussi insupportable.En choisissant cette date, les organisations qui appellent à la manifestation pour les droits de femmes se désolidarisent des femmes issues de l’immigration coloniale et postcoloniale.Elles forcent ces femmes à choisir entre deux luttes, alors même que ces deux luttes ne sont qu’une seule et même oppression pour elles. Elles dissocient les luttes féministes des luttes anti-coloniales, par-là même, ce ne sont pas seulement les femmes issues de l'immigration qui sont sommées de choisir, mais toutes. Faut-il préciser qu'aucune mention de la répression de 1961 n'apparaît dans l'ensemble des publications qui appellent à la manifestation pour les droits de femmes ? Rien, ni sur tracts, ni sur les pages web. Pas un mot non plus en réponse aux interrogations de certaines d'entre nous sur ce curieux choix. Défiler à une heure différente du rassemblement annuel ne peut suffire à le légitimer. Car l'occupation de la date est signée symboliquement. La couverture médiatique, qui sera donnée au rassemblement proposé par le CNDF, si faible soit-elle,empêchera de fait le 17 octobre 61 de résonner dans les mémoires. Quoique dominées parmi les dominants, les organisatrices coloniseront cette date historique. La violence de ce traitement nous est insupportable. Construire une manif pour les droits des femmes en prenant en compte l'événement du 17 oct.61 aurait donné une autre teneur à "l'unité" politique. Cela n'est pas apparu aux organisatrices/teurs comme une nécessité politique. Cette nécessité s'impose à nous avec une telle évidence que nous nous étonnons qu'elle ne se soit pas vécue par l'ensemble des associations. La mémoire collective agit sur le présent politique, certains événements ne peuvent pas être effacés ou recouverts. L'unité de lutte féministe ne peut se faire que dans la prise en compte les aspects multidimensionnels de la domination, et non dans l'écrasement des combats passés. Nous ne voulons pas d'un féminisme de l'oubli et des parenthèses mais d'un féministe combattant l'ensemble des oppressions. Choisir le 17 octobre, pour organiser une manifestation sans attache ni rappel aux événements de 1961, c'est participer au déni généralisé de l’histoire de la résistance au colonialisme, c'est court-circuiter le combat de restitution de la mémoire mené par les générations issues de l’immigration coloniale et postcoloniale. Choisir cette date, c'est occulter les résistances passées et actuelles, avec la violence sourde qui caractérise les dominants. En cela, c’est une forme de racisme. Vous, qui prenez position en faveur de cette lettre, Nous, qui l'avons écrite Ne participerons pas passivement, au prétexte d'unité et de rassemblement, à cette manifestation du CNDF-Femmes Solidaires, parce que cette journée a été volée à d'autres... Nous espérons être nombreuses à trouver par des actions créatives, par des prises de paroles, l'inscription de la nécessaire articulation des luttes, l'expression de notre désaccord face à cette grande amnésie sélective. Nous marcherons d’autres jours, d’autres nuits, contre les violences faites aux femmes, qu’elles soient violences coloniales,racistes, lesbophobes, sexistes, violences de place, de classe.

Frink, Inès, Isabelle Laetitia, Sabine, Shirine...
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2 commenti:

Anonimo ha detto...

ciao Vincenza,
con altre ragazze stiamo facendo la trad. in italiano, tra poco girerà su sommosse. baci
Chiara

Floréal ha detto...

Dato che capisci cosi bene il francese, ti mando un pò d'aggiornamento:
http://www.relectures.org/article19.html
http://quadruppani.samizdat.net/spip.php?article31
Se no affondi nel buonismo e finisci beatificata.