domenica 25 ottobre 2009

Nous, nous ne sommes pas complices!

Qualche giorno fa, proprio mentre meditavo su certe forme di saccheggio al femminile, ho ricevuto bella mail complimentosa di Karine Gantin di Topics&Roses (Marginalia blog assez génial ... merci Karine!), che tra l'altro auspicava un maggior numero di traduzioni in francese di certains trucs intéressants pubblicati qui (o, in alternativa on nous donner des cours d'italien pendant le séances d'autodéfense ... mmm, l'idea è carina, ci penso). Oui, il faut traduire, ma il tempo è tiranno! Eppure, grazie ad infaticabili traduttrici militanti (che si stanno moltiplicando: presto la traduzione di Gay Imperialism a cura di Tiz) spero davvero di poter continuare a far "parlare" Marginalia in diverse lingue sempre più spesso (parliamo o no di femminismi transnazionali?). Per intanto ecco la traduzione di Noi non siamo complici! in francese (questa volta il grazie è tutto per la traduttrice militante di turno, Sylvie). Buona lettura alle internaute francofone :-)

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Bologne, mardi 13 octobre 2009: “Vous savez où mène cet autobus? , c’est ce que demande une des femmes du groupe de féministes et lesbiennes, montées à bord au centre de Bologne. Et elle commence à lire un texte qui dénonce la violence que les femmes subissent à l’intérieur des Cie (centre d’identification et d’expulsion pour migrants). Ce n’est pas un hasard que ce soit justement aujourd’hui, le jour du procès pour la révolte qui a eu lieu au CIE de la rue Corelli à Milan lors des dernier mois (NdT : révolte surtout portée par les femmes du centre), ce n’est donc pas un hasard que des femme ont décidé de ce rendre au Cie de Bologne rue Mattei pour rendre publique les violences que les femmes migrantes vivent à l’intérieur de cet univers concentrationnaire. Parce que justement lors d’une audience du procès une femme nigérienne a publiquement dénoncé la tentative de viol qu’elle a subit de la part de l’inspecteur chef et que maintenant, elle risque un procès pour diffamation. En arrivant au CIE elles ont accroché une banderolle « ICI, ON VIOLE » Voici le tract qu’elles ont distribué: "Nous, nous ne sommes pas complices! Combien de fois, étudiant l’histoire du XXème siècle, nous est-il arrivé de nous demander pourquoi pendant le nazisme les gens faisaient semblant de ne pas voir ce qui se passait dans les rues de leur propre ville - matraquage, abus, violence- et de ne pas savoir ce qui ce passait dans les camps ? Et combien de fois la réponse fut « moi, je n’aurais pas pu faire semblant » Et alors, pourquoi, aujourd’hui, tant, trop de personnes, font semblant de ne pas voir ce qui se passe dans les rues, semblant de ne pas comprendre les effets mortels du « dit » pacchetto sicurezza (ndt : ensemble des lois qui criminalisent les personnes migrantes et organisent contrôle et répression sociale) sur la vie de milliers d’être humain, semblant de ne pas savoir que dans la ville où nous vivons il y a des lieux où les conditions de rétentions, et certaines des violences qui y sont perpétrées rappellent les tristement célèbres camps du même ordre sous le nazisme. Ces lieux s’appellent centre d’identification et d’expulsion, créés en 1998 et disséminés sur tout le territoire national. Cà fait longtemps que les migrants/tes détenus/es dénoncent les conditions épouvantables de vie à l’intérieur des CIE, les violences incessantes, les humiliations, les passages à tabac, les maladies pas soignées et les morts suspectes. Tellement que le ministre Maroni a annoncé récemment, au nom de la sécurité la construction de nouveau CIE. Ils ont essayé de nous raconter que, dans les CIE, sont enfermés les clandestins parce que les étrangers seraient tous, selon leur rhétorique de racisme institutionnel, criminels, et violeurs potentiels et que donc sans qu’ils aient commis aucun crime, il est juste de les enfermer là pour ensuite être expulsés de l’Italie. Mais nous savons ce qu’est la sécurité dont ils parlent. Et nous savons ce qu’est le racisme institutionnel. Et nous savons ce qu’est la violence. Nous savons, par expérience que les lieux dangereux pour les femmes sont les maisons où nous vivons, les lieux où nous travaillons, les préfectures et les commissariats où nous avons le malheur de nous aventurer ou d’être amenées. Et aussi les quatre murs d’un CIE, où tellement de femmes subissent agressions, humiliations et violences des gardiens. Humiliations et violences que les femmes migrantes non jamais cessé de dénoncer. Comme Raya, une des femmes enfermée au CIE de Bologne, qui en mai dernier a été frappée d’un policier en uniforme et laissée sur le pavé sous les yeux indifférents de la « Misericordia », l’agence miséricordieuse qui gère le centre. Ou comme les femmes du CIE de Lampedusa qui ont entrepris au début de l’année, une longue révolte pour protester contre les rapatriements, pour dénoncer les conditions de vie à l’intérieur des CIE et en demander ma fermeture. Ou comme la protestation de Mabruka, femme d’origine tunisienne depuis trente ans en Italie, qui s’est pendue au CIE de Rome en avril pour ne pas être déportée, protestation qui se sont étendues ensuite aux sections de hommes. Ou comme Joy, une femme nigérienne emprisonnée et en procès à Milan pour s’être rebellée, au mois d’août dernier, contre une tentative de viol de la part de l’inspecteur chef du CIE Vittorio Adesso et aux conditions inhumaines dans lesquelles les femmes et les hommes, sont contraints de vivre au CIE Corelli. Pour ses déclarations, Joy risque un procès pour calomnie, parce que dans l’Italie du troisième millénaire, ces camps ne peuvent pas être mis en question, et que ce qui se passe à l’intérieur doit rester caché. Exactement comme la violence sexiste que les femmes subissent dans les familles ou sur les lieux de travail. Nous savons et nous ne voulons pas nous taire. Nous ne voulons pas être complices des violences exercées sur les femmes migrantes au nom de a sécurité. En concomitance avec les sentences pour la révolte du CIE milanais, nous avons choisi de nous retrouver devant le CIE de Bologne pour exprimer aux femmes enfermées notre proche solidarité, mais aussi et surtout pour dénoncer dehors ce qui se passe dedans ces camps du troisième millénaire. Et toi ? Tu continueras de faire semblant de ne pas savoir ?"
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